anastasia
Cui prodest ?
Le 10/12/2017
A voir cette lave volcanique qui a déferlé sur Paris lors des obsèques de Johnny une question me titille les méninges : est-ce que ce garçon béni des muses qui suait la musique par tous les pores aurait vraiment aimé cet hommage à la démesure des héros antiques ?
Je précise, j'éclaircie mon propos : je l'admire sincèrement pour tout. Pour l'abandon de son être à chaque représentation, pour le colosse qu'il a su devenir, pour le courage de faire sauter pas mal d'interdits, de laisser des tas de démons l'habiter sans se laisser bouffer par eux et pour mille choses encore.
Mais -j'ai tort peut-être- je le voyais plutôt rentré en lui-même, portant en escargot son intimité de l'esprit qu'il n'ouvrait pas facilement, possible pas du tout. Cet étalement de ferveur lui semblerait rater la cible. J'en ai pour preuve son choix du lieu de sa tombe, modeste, ensoleillé, face à la mer et loin de toute ferveur surdimensionée. Comme je le comprends et peut-être l'aime pour cela uniquement.
Bien sûr comme tout artiste il devrait sentir sa vanité gonflée par le cortège de fans le montant plus haut que les podiums. Bien sûr qu'il aimerait qu'on ne l'oublie pas de sitôt...
Ceci étant dit, le passage du rebelle au rang de symbole national me paraît déroutant. La France serait-elle devenue du jour au lendemain hippie et rock'n roll ? Je pense toute la France, avec ses présidents, son intelligentsia, ses gavroches, ses motards, ses bourgeoises surbotoxées, ses cadres (moins dynamiques que lui), ses quidams de la rue,,,
Enfin, n'ergotons pas. Il l'a fait en voulant ou pas. Pour cette façade commémorative quelques uns ont tiré des ficelles.
Des pourquoi il y en a. Et pour les vrais protagonistes, allez, ça roule !
Je précise, j'éclaircie mon propos : je l'admire sincèrement pour tout. Pour l'abandon de son être à chaque représentation, pour le colosse qu'il a su devenir, pour le courage de faire sauter pas mal d'interdits, de laisser des tas de démons l'habiter sans se laisser bouffer par eux et pour mille choses encore.
Mais -j'ai tort peut-être- je le voyais plutôt rentré en lui-même, portant en escargot son intimité de l'esprit qu'il n'ouvrait pas facilement, possible pas du tout. Cet étalement de ferveur lui semblerait rater la cible. J'en ai pour preuve son choix du lieu de sa tombe, modeste, ensoleillé, face à la mer et loin de toute ferveur surdimensionée. Comme je le comprends et peut-être l'aime pour cela uniquement.
Bien sûr comme tout artiste il devrait sentir sa vanité gonflée par le cortège de fans le montant plus haut que les podiums. Bien sûr qu'il aimerait qu'on ne l'oublie pas de sitôt...
Ceci étant dit, le passage du rebelle au rang de symbole national me paraît déroutant. La France serait-elle devenue du jour au lendemain hippie et rock'n roll ? Je pense toute la France, avec ses présidents, son intelligentsia, ses gavroches, ses motards, ses bourgeoises surbotoxées, ses cadres (moins dynamiques que lui), ses quidams de la rue,,,
Enfin, n'ergotons pas. Il l'a fait en voulant ou pas. Pour cette façade commémorative quelques uns ont tiré des ficelles.
Des pourquoi il y en a. Et pour les vrais protagonistes, allez, ça roule !
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Envie
Le 07/12/2017
De revenir sur ce personnage.... bien obligée... On est comme violée par cette avalanche de louanges, de désir collectif de lui tailler un costume de héros d'effets spéciaux... Et pourtant, lisez - comme on devrait le faire à chaque moment - entre les lignes, triez les images à retenir et vous trouverez votre Johnny. Différent, complexe. Parce que plus que nous avec nos oreilles disponibles selon nos humeurs, il y en a une infinité. Au choix, selon notre besoin immédiat.
Moi, à part le fait qu'il a accompagné en parallèle (je ne fus qu'une fan occasionnelle pour deux ou trois chansons) ma jeunesse, je n'ai pas connu son parcours de chanteur, le considérant par désinvolture en deçà de mes goûts.
On ne doit jamais juger sans connaître. On fonctionne aux clichés : "bête de scène, rockeur et frimeur, éternel enfant gâté...etc". Mea culpa. Il y a (avait) sous ses blousons cloutés une vulnérabilité immense. L'utiliser comme il l'a fait, cela vous fabrique un héros. Oui, celui de nos jours, le temps d'Achille est bien révolu.
Moi, à part le fait qu'il a accompagné en parallèle (je ne fus qu'une fan occasionnelle pour deux ou trois chansons) ma jeunesse, je n'ai pas connu son parcours de chanteur, le considérant par désinvolture en deçà de mes goûts.
On ne doit jamais juger sans connaître. On fonctionne aux clichés : "bête de scène, rockeur et frimeur, éternel enfant gâté...etc". Mea culpa. Il y a (avait) sous ses blousons cloutés une vulnérabilité immense. L'utiliser comme il l'a fait, cela vous fabrique un héros. Oui, celui de nos jours, le temps d'Achille est bien révolu.
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Drôle de coincidence
Le 06/12/2017
Je ne me doutais pas hier nuit, en train de compter les minutes qui me séparaient de la déchirure - triste anniversaire de la disparition de maman - que juste à ce moment - là le Johnny national poussait son dernier soupir.... On dit rendre son âme....à qui ? Mot rempli de mystère, prêté à la naissance par qui ? Le pourquoi on l'a vécu chacun comme on a pu avec le costume taillé sur mesure par les Parques.
Je ne m'attarderai point sur le poids de l'évènement. On dit tant de choses absolument partout, ma petite pierre à l'édifice ne compte même pas pour des nefles.
Par hasard mon oreille bourrée par le bruissement national a enregistré une phrase (c'est la ministre de la culture qui parle) : "c'était un monument de la culture française!" . Qui suis-je pour en juger ? D'autant plus que je l'aimais bien et plus que ça.
Juste pour mémoire, la veille rendait son âme Jean d'Ormesson.
Je ne m'attarderai point sur le poids de l'évènement. On dit tant de choses absolument partout, ma petite pierre à l'édifice ne compte même pas pour des nefles.
Par hasard mon oreille bourrée par le bruissement national a enregistré une phrase (c'est la ministre de la culture qui parle) : "c'était un monument de la culture française!" . Qui suis-je pour en juger ? D'autant plus que je l'aimais bien et plus que ça.
Juste pour mémoire, la veille rendait son âme Jean d'Ormesson.
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Mes haines
Le 06/12/2017
Je déteste la nostalgie, je hais les commémorations, je vomis les rituels presque païens perpétrés dans la foulée de l'habitude.
Et pourtant.... la gorge serrée je ne peux pas m'empêcher de sentir la déchirure qui survint il y a 3 mois déjà ! Mon Dieu... Ce Dieu qui nous rend orphelins sans pouvoir d'appel.... Ma mère, il lui restait même pas une heure de vie en cette nuit de septembre à cette heure -ci. Mon cerveau reptilien se révolte et vit dans la négation. L'autre, le chevalin hurle, pleure, casse morceau par morceau ce qu'il lui reste de volonté de vivre.
Au diable les arguments sensés qui devraient m'apaiser... Elle avait atteint dans la souffrance avilissante son bout de chemin. Mais moi, à quelques souffles d'elle, je n'ai rien vu venir...Porte entrouverte, je me plongeais dans un endormissement problématique, largement aidée par la chimie légale. Et soudain, dans un dernier soupir bruyant (soulagement ou douleur, je ne le saurai jamais, cela me tue) elle partit. Yeux fermés, mains calmement posées sur la poitrine, presque assoupie, mais déjà loin. Je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir eu de pressentiment, de ne pas lui avoir tenu la main et la rassurer sur un passage dont je ne sais et ne saurai fichtrement rien. Me pardonnera-t-elle ? Est-elle loin ou près ? Ailleurs ? Nulle part ? Alors pourquoi me hante cette image et ce moment dont je ne trouve la clé pour comprendre, accepter ? L'oubli je le bannis et le redoute. Suis-je maître de mes souvenirs ? Refoulés, ils reviendront à leur guise pour me pourrir l'air, me couper mes petites joies ou ce qu'il en reste....Pauvre maman, elle n'aurait pas voulu cela. Il n'est plus dans son pouvoir de guérir mon âme malade, ni d'effacer ce qui fut. Ainsi serra-t-il.
Et pourtant.... la gorge serrée je ne peux pas m'empêcher de sentir la déchirure qui survint il y a 3 mois déjà ! Mon Dieu... Ce Dieu qui nous rend orphelins sans pouvoir d'appel.... Ma mère, il lui restait même pas une heure de vie en cette nuit de septembre à cette heure -ci. Mon cerveau reptilien se révolte et vit dans la négation. L'autre, le chevalin hurle, pleure, casse morceau par morceau ce qu'il lui reste de volonté de vivre.
Au diable les arguments sensés qui devraient m'apaiser... Elle avait atteint dans la souffrance avilissante son bout de chemin. Mais moi, à quelques souffles d'elle, je n'ai rien vu venir...Porte entrouverte, je me plongeais dans un endormissement problématique, largement aidée par la chimie légale. Et soudain, dans un dernier soupir bruyant (soulagement ou douleur, je ne le saurai jamais, cela me tue) elle partit. Yeux fermés, mains calmement posées sur la poitrine, presque assoupie, mais déjà loin. Je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir eu de pressentiment, de ne pas lui avoir tenu la main et la rassurer sur un passage dont je ne sais et ne saurai fichtrement rien. Me pardonnera-t-elle ? Est-elle loin ou près ? Ailleurs ? Nulle part ? Alors pourquoi me hante cette image et ce moment dont je ne trouve la clé pour comprendre, accepter ? L'oubli je le bannis et le redoute. Suis-je maître de mes souvenirs ? Refoulés, ils reviendront à leur guise pour me pourrir l'air, me couper mes petites joies ou ce qu'il en reste....Pauvre maman, elle n'aurait pas voulu cela. Il n'est plus dans son pouvoir de guérir mon âme malade, ni d'effacer ce qui fut. Ainsi serra-t-il.
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Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage....
Le 05/12/2017
Parti au petit matin pour l'absolu inconnu... Tout ce qu'on peut dire sur ce genre de départ, la seule certitude , c'est qu'il n'y a pas de rebrousse chemin....
J'avoue sans véritable honte, je n'ai rien lu de Jean D'Ormesson.... à part quelques articles .... Pour redresser la balance de mon ignorance, je l'ai amplement suivi à la télé... et même je peux me vanter d'une rencontre de hasard dans mon quartier chic. Petit, tout petit bonhomme avec une grosse tête presque ridicule... miraculeusement occultée par un regard bleu myosotis pétillant de malice. Il suait l'intelligence de partout, ce qui le rendait pas beau mais irrésistible !
Et pschitt ! D'un coup de balai la Faucheuse l'a envoyé pour étancher la soif qu'il avait de SAVOIR. Ce qu'il nous est donné à tous, l'APRÈS. On attend notre tour, à la queue leu leu .... Certains plus pressés (poussés ?!) que d'autres. Je soupçonne que malgré son âge respectable, il ne se voulait pas pressé... Curieux de savoir mais pas dans la hâte du tout.
Je voudrais pouvoir dire comme lui (suis-je digne d'un tel héritage ?): à la demande d'un journaliste malin "êtes-vous un homme heureux ?" Il répondit "je crains que OUI !"
J'avoue sans véritable honte, je n'ai rien lu de Jean D'Ormesson.... à part quelques articles .... Pour redresser la balance de mon ignorance, je l'ai amplement suivi à la télé... et même je peux me vanter d'une rencontre de hasard dans mon quartier chic. Petit, tout petit bonhomme avec une grosse tête presque ridicule... miraculeusement occultée par un regard bleu myosotis pétillant de malice. Il suait l'intelligence de partout, ce qui le rendait pas beau mais irrésistible !
Et pschitt ! D'un coup de balai la Faucheuse l'a envoyé pour étancher la soif qu'il avait de SAVOIR. Ce qu'il nous est donné à tous, l'APRÈS. On attend notre tour, à la queue leu leu .... Certains plus pressés (poussés ?!) que d'autres. Je soupçonne que malgré son âge respectable, il ne se voulait pas pressé... Curieux de savoir mais pas dans la hâte du tout.
Je voudrais pouvoir dire comme lui (suis-je digne d'un tel héritage ?): à la demande d'un journaliste malin "êtes-vous un homme heureux ?" Il répondit "je crains que OUI !"
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