Vous-arrive-t-il de vous réveiller le matin en vous demandant où êtes-vous ? Un endroit étrange, pas forcément hostile mais parfaitement inconnu qui vous retourne les méninges et vous poignarde le coeur sans une raison valable, explicable, sûrement non- voulue ni même rêvée...
C'est exactement ce que je vis et je vous jure ce n'est pas plaisant...Le plus insoutenable c'est que le coeur ne trouve pas sa place ni son rythme.... La maladie n'est pas loin donc. La fin aussi ? Question récurrente autant qu'idiote. Avez-vous la réponse ? .... Mais quelle était exactement la question ?

Tout autour m'invite à cela.... L'anniversaire de mon père passe de plus en plus aux oubliettes....Je sais, cela rentre dans la normalité de la vie qui coule malgré nos timides bâtons dans ses roues, nos souvenirs essayant avec maladresse d'arrêter son cours. Même moi qui le pleure encore je le fais par intermittence, au grès ďun souvenir qui frappe sans préavis. N'empêche, cela fait bigrement mal....ça creuse un puits de douleur suintant , essaies de le boucher si tu peux....
Quelle blague, ça coule à flots dans ďautres coins, avec les tragédies afférentes. Demain c'est la fête juive la plus triste de l'année quoique ce n'est pas sûr que les communautés juives en leur unanimité s'abstiennent de manger ou battent leur coulpe pour implorer un pardon non garanti....Cependant elle est là à nous ramener à nos origines spirituelles et à notre devoir de compréhension.
Et dans ce paysage local au nord de l'Espagne, avec convulsions et moult violence, du moins visuelle -il y a des drapeaux catalans partout, même sur des briquets..si ce n'est pas un lavage de cerveau, cela y ressemble beaucoup..
Là arrive le gag, comme pour démontrer le ridicule de la petitesse de homme : la Generalitat (parlement catalan autonome)a décidé ďinterdire de fumer dans nos propres voitures au nom du principe de précaution. . En plus de l'interdiction dans TOUS les lieux publiques, devant les écoles, les hôpitaux et où sais-je encore. Tout en vendant -surtout aux touristes béats devant les prix du tabac relativement bas par paquets, que dis-je ? par containers entiers des cigarettes supposées nous tuer ?!?!

Expliquez la logique : une nation se sentant opprimée, demandant haut et fort quitte à mettre en péril l'unité ďun pays, ďun continent, de ses propres citoyens n'arrête pas de pondre des lois réduisant le libre arbitre de chacun à sa portion congrue....
Pardonnez la trivialité, ils ont oublié nos salle de bain, nos lits, les terrasses n'y pensez même pas, c'est déjà fait )ou alors ils y pensent pour les prochaines élections, sûrement...
Des absurdités on connaît tous des masses, question : on fait quoi mes potes ? Remarquez, moi je ne fume pas, alors...

C'est possible.... je crois que je serais capable de battre tous les champions de plongée à ce jeu-là...
Cela fait juste, juste un an que, hébétée je contemplais le visage enfin reposé de ma mère. Ma mère qui venait à l'instant de rendre son dernier soupir qui fut pourtant  un cri de rage ! Tant que je viverai une question me toumentera sans cesse : sa mort fut heureuse ou déséspérée ?! Elle avait l'air de dormir, les mains posées sagement sur sa poitrine, la tête légèrement inclinée sur son oreiller,  un des tant de moments de répit ou de repos paisible, qu'elle eut sûrement tout au long de sa vie. Aucune peine, aucune souffrance ne semblait marquer son joli visage.
 Paisible, calme, pour toujours endormie. Oui, mais le râle ?!?! Un millième de seconde de parfaite lucidité ? Plus que cela, de clairvoyance ? Maman fut toute sa vie une intuitive, elle fonctionnait à l'instinct... Cela a dû compter, j'en suis sûre...ou pas ?
Ce soir c'est uniquement à elle que je pense, pas un seul mot sur mon incontestable et définitive inutilité.
S'il existe cet endroit des justes, où on est pardonés et absous, si tu as atteint ton paradis à toi, sois-y heureuse mère, j'essaye maladroitement de t'envoyer de la joie  ! Ne serait-ce que pour entreapercevoir encore une fois ton sourire...et avoir pour une dernière fois mes yeux remplis de ta beauté !

Ne me parlez pas de vacances... cela fait des années que j'en ai pas eues du moins dans le sens où tout le monde les vit, les rêve....etc.  C'est personnel, pas vraiment mon choix, pas le bagne non plus !
A regarder autour c'est à n'y rien comprendre... La crise coupable fourre-tout n'empêche ni les embouteillages ni la montée des affaires pour le commerce du tourisme ... On s'écrase les gambettes sur les plages bondées de quel côté qu'on regarde sur le mappemonde. Je ne commente ni les moyens ni les raisons des uns et des autres, j'avoue mon ignorance absolue dans le domaine.
D'ailleurs noyée comme  je suis dans mes chagrins  avec le peu de  synapses qui me soient restées je m'en fiche un peu de ce que font les autres pour tromper l'ennui ou les soucis. Perplexe,je ne pige pas depuis des lustres ce paradoxe : on souffre de bougeotte chronique mais on a peur de la bougeotte des autres.... On rêve d'un chez soi pour le quitter au moindre prétexte. Décidément, l'être humain est un migrant .... sauf moi. Je vais y laisser ma peau pour ce dernier voyage, je le sens trop pour ne pas être dans le vrai.... Que sera sera dit la chanson.... J'ai pas tellement le coeur à chanter pourtant...

aussi poignant de vivre l'absence.... Je ne me doutais point que cela va être si dur.... Maman évoquait de plus en plus souvent son "départ" peut-être pour l'exorciser ?! et moi pétrifiée par l'absurdité d'envisager l'événement je changeais de sujet... J'en étais convaincue, la chose était impossible, elle était, elle devait être immortelle. Ou du moins vivre autant que moi. Je n'étais pas sensée avoir à gérer les souvenirs, son absence définitive et mon insupportable désarroi dont, j'en suis sûre maintenant je ne  m'en débarrasserai jamais.
Soudain j'ai envie d'écouter l'aire de Chimène du Cid de Massenet : nos aïeuls ont-t-ils décidé de nous faire souffrir sans échappatoire possible ? Qui nous inflige cette implacable douleur ?
Pleurez mes yeux, tombez triste rosée....la voix de Maria l'unique pleure dans nos coeurs à tous... toi aussi tu nous manque sublime Callas...