Je ne sais pas le vôtre, le mien  a l’air plutôt bien dans sa peau.  On en a fait  du chemin ensemble,  tous les deux nous avons sauté par des vertes et des pas mûres....
Est-ce que  cela fait  de lui un prédateur du moins en pensée ? Parce que finalement j’ai cédé à sa version de vie commune ? Ou lui à la mienne  ? Va savoir... En tout cas  à nos âges on a compris du moins en gros que la paix vaut mieux que la guerre. 
Maintenant si je reviens en arrière ,  très en arrière,   en parcourant mon adolescence et ma joyeuse jeunesse des souvenirs cocasses me reviennent  assez pour remplir toute une émission télé prime time !!!! Oui, on a essayé de me forcer le désir, oui on a des fois abusé de la position du chef pour me faire plier à des actes non consentants.  Et alors ? J’ai pu, j’ai su m’en dégager quitte à y laisser quelques plumes (renoncer à des éventuels avantages par ex.). Certains  "attaques " furent sordides, pas beaucoup.  Mais l’issue fut toujours la même  : l’échappatoire par fugue, ruse, ou dérision. La main glissante, le toucher furtif,  des propos provoquants, on a toutes connu pas vrai ? Et alors ? Dans ce jeu un tantinet pervers qui était  le perdant ? Pas moi, enfin je l’ai toujours vécu comme  tel. Il m’en vient pas à l’idée de dénoncer qui que ce soit, je trouverais cela trop ridicule, Et humiliant pour les énergumènes en question. Aucunement victime, je ne me sentirai pas héroïne non plus. 
Évidemment je ne parle pas de la vraie  violence  qui est insupportable,  on ne peut lui tenir tête et les suites sont un immense naufrage. 
Je parle des Don Juan de salon, des lâches qui mettent en avant leurs séductions collatérales liées à des avantages quelconques.  C'est d’eux que je me moque et que je peux vaincre d’un coup de pichenette ! Vous non,  mes vaillantes amazones ? Si frêles ? Si effarouchées ? Ben, voyons....Ou alors on est mal parti....

Moi j’ai éteins mon poste tv. Plus d’infos générales, plus de vrais  débats d’idées, (quelles idées ?) que ce bougre de covid qui joue avec nos nerfs, quand ce n'est pas avec nos vies.  J’ai été  bonne élève  : troisième dose faite, masque  même quand ce n'est pas nécessaire,  gel à tout  va... En  plus, vu mon âge je reste peinarde dans mon cocon. 
Alors ? LA VIE,  la normale n’existe plus ? Ah, si, pardon. Il y a les fauteurs du sexe, mais ils se font rares  eux aussi. Des bofs sur le retour qui, il y a une éternité ont trop misé sur leur pouvoir viril. Les plaignantes en question,  elles aussi attaquent de plus en plus mollement.... À mourir d’ennui vous dis-je...Tant que ce n’est pas du covid....

Ça a remué dans les chaumières, n’est pas  ? Je ne peux, ne veux, n’ai aucune compétence pour juger le pour et le contre. Je constate une chose simple : Monsieur Z a soulevé le couvercle des poubelles  ! Cela sent mauvais forcément.  Cela affole nos chers élus ... Cela faisait un bon bout de temps qu’ils ne pensaient qu’à leurs petites affaires  et boum, un coup de pied dans la fourmilière et sauve qui peut, surtout comme on peut. 
Ce que je trouve affligeant c’c'est que  la démocratie aussi mauvaise soit elle, préférable néanmoins à tout autre  système,  en prend des coups bas tous les jours.  Elle croule sous les déviants,  les communautés qui ont serré bigrement leur credo pour l’imposer à tout un chacun,  sans soutien  aucun de la masse dite silencieuse. 
Remarquez, moi je l’ai déjà craché à tous vents, je m’en fous légèrement.   L’âge aidant on devient sage et bien à l’abri des remous qui renversent mes valeurs surannées. Je prêche  sans vraiment  y croire pour le retour  à une sagesse millénaire.  C’est ma façon de fichtre  le camp à l’anglaise ha ha ! Vous, je ne sais pas,  les choix vous  appartiennent. 

Une bonne et chère amie m’incite à raconter leur histoire.  Je sens que ce serait  indécent.  Ce fut leur histoire,  pas la mienne.  Maman qui avait survécu à mon père m’a fait jurer de brûler leur correspondance,  sûrement des lettres pleines d’amour et de futilités qui renforcaient  la merveilleuse complicité qui les a uni. Donc j’ai obéi. Point.
Par contre entre ma mère et moi, notre histoire à nous je n’ai eu aucune consigne. Mon cœur est encore saignant de sa perte, pas de recul possible pour émettre le moindre jugement.  Et pourtant.... Des bribes qui surgissent impitoyables me perce la mémoire,  pas toujours idylliques. Ça ne fait  rien, j’ai la peau endurcie, ce sera pour  un autre jour.... si je vais avoir le temps. Le temps des souvenirs  qui ont fait mal, le temps  des complicités, le temps  d’une inexplicable et solide amitié  qui nous a unies au-delà des liens classiques mère-fille. 
Dors tranquille ma bien-aimée,  je tiens le bon bout  pour finir notre histoire en beauté. 

La bonne blague ! Est-ce qu'il était parti ce satané covid  ? Pour qu'il revienne la 5ème fois ? Ras le bol des bla bla,  des manifs,  des rappels pour ne pas oublier les rappels,  tout cela me fais tomber en enfance. On serait tous des imbéciles irresponsables ? Paraît que oui..... On n’est pas à un délire près... Une nouvelle langue ? Un nouveau  genre ? 
Vite,  que je me tire, cela tourne à la folie collective ou à une fuite  vers le néant ! Mais le néant pour moi c'est déjà prévu !