Héros ! Qu’il nous soit permis entourés de malheurs comme nous sommes de nous réjouir quelques instants ! 
Les héros  du stade nous  ont offert l’innocente joie des victoires,  les seules qui sont sans sang mais avec beaucoup de sueur,  de courage,  de persistance.  Une vraie leçon de vie et de pur bonheur ! Profitez bien,  il n’y a pas beaucoup ces temps ci. 

Si je pouvais l’effacer du calendrier.  Mon père adoré oh, il y a déjà 16 ans, qu’il passa de vie à trépas.  Je me demanderai jusqu'à la fin de mes jours comment  il franchit le passage. Seul, sans notre tendresse à ma mère et à moi. Cela lui aurait servi à accepter ? Plus  j’y pense plus le mystère s’épaissit.  Ainsi que le manque, l’absence si cruelle parce que  définitive. Ça sonne creux et galvaudé ce que je dis. Mais  Mon Dieu que c’est triste et lourd à porter.....

Être à côté de la plaque ma poule  ! Moi, en l’occurrence.... Les contes, l’héroïsme  pour enfants  modernes sont  des vraies boucheries. C’est dit qu’ils veulent  sauver le monde les Superman,  Spiderman et autres Batman de  papier devenus idoles de chair et de sang.Sombres modèles pour nos enfants en perte de repères. Héros non pas faits de pur diamant mais au fil des séries, films et récits perclus de doutes, de peurs, de choix pas si lumineux que ça.
À geindre sur ce qui se déchaîne actuellement dans notre monde d’adultes stupéfaits, c'est tout  ce qu’on sait faire désormais.  C’est  vrai qu’on sait encore y mettre les formules paraissant honorables. Vers le désarroi le pas fatidique est franchi depuis belle lurette.  
Alors arrêtez de jouer  les indignés, les moralisateurs ! Nous avec nos peurs et nos lâchetés de grands enfants gâtés par un sort clément portons comme une tache immonde le Mal qui prend petit à petit le dessus sur notre pauvre planète qui n’en demandait pas tant. On a la mémoire courte et la culpabilité molle. 
Quoi faire  ? Cherchez,  cherchez,  on trouvera le Graal enfui sous les décombres de ce qui fut et n’est plus.

C’est fou quand on y pense.... Prenez "Le petit chaperon rouge "... effrayant  ! D’ailleurs je n’ai jamais compris pourquoi je demandais à ma mère de me le raconter tous les soirs....  Mystère de l’imaginaire enfantin ? Pourtant la sensation  fut toujours aussi forte,  j’en frissonne encore.
Par curiosité j’ai cherché sur l’incontournable internet une des variantes, moderne celle-là. Pire que dans  mon souvenir ! Non seulement le loup avale la pauvre mamie  mais pour  finir sur un happy end  le chasseur arrivé en rescousse  ( faut reconnaître un peu tard, s’était-il arrêté  pour boire un petit  coup !?, enfin honni soit qui mal y pense) éventre le loup et la fait sortir oh miracle indemne et bien vivante. Je me pose la question : sérieusement,  un gosse,  comment prend-il la chose ? La grand’mère engloutie dans le ventre d’une bête affamée, le chasseur qui éventre le sauvage  (avec quoi’? Le récit ne le précise pas)....  Si cela n’est pas fait  à vous donner  des cauchemars (des idées pour  plus tard ?!?!). Ce qu’on peut glisser comme cruauté dans une fiction pour gosses.... . . Moi ça m’ interpelle,  vous pas ?

Je ne suis là ni pour  juger ni pour maudire.  Je constate (en regardant avec un œil admiratif quant même) que les grands sportifs du ballon rond gagnent  par mois ce que je ne peux pas imaginer visuellement comme pognon. Je pense à mon chirurgien qui à un certain moment a eu ma vie entre ses mains.  À tout casser il gagne un millième de la somme et encore  je pense large, très  large. No comment. 

En même temps quelque part non loin il y a la guerre. Issue non prévisible,  dégâts très  prévisibles. No comment aussi.