Vu de très mais alors de très très haut il sera toujours question du destin.  Je ne peux pas m’empêcher de plaindre notre président pour son chemin parsemé de trous béants qu’il eut tout au long de sa fonction. Peu de régnants ont eu cette malchance de cumuler tant de catastrophes. Alors qu’est-ce qu'on va faire mes potes  ? A-t-on un chemin de travers ? Peut on  fuir  le destin ? D’après vous ?

Le cocker avait une vie de rêve bien au chaud chez des patrons bienveillants. Rien ne manquait, ni les vacances avec la famille en bord de mer, ni la neige - terrain de jeux si amusant- toujours avec ses maîtres qui eux faisaient du ski  en hiver. Programme rigoureusement suivi bon an mal an.  Il avait  ses promenades quotidiennes, ses croquettes, même son coiffeur pour chiens, tout pour  être heureux. 
L’ours vivait en forêt et comme chacun  peut  comprendre sa vie n’était pas de tout  repos. La forêt est vaste, peuplée d’un nombre considérable d’animaux presque tous rivaux, bataillant  ferme pour se nourrir. Point de vacances, point de croquettes  appétissantes,  de coiffeur pas question ! Un peu la loi de la jungle  sans la jungle,  quoi....
Un jour, les maîtres  du cocker décidèrent de s’aventurer pour une cueillette de champignons , évidemment le cocker les accompagna.
Plusieurs amis avec leurs chiens  furent  eux aussi de la partie. Casse croûte et vin fournis par les participants,  c’était  prévu.  Ce qui n’était pas prévu arriva quand même.  La rencontre nez à nez avec l’ours. Les chiens  firent leur boulot. En aboyant sans cesse ils commencèrent à harceler l’ours en lui tournant autour.  Comment croyez vous que cette petite escapade pouvait  finir ? L’ours a  la patte  lourde et des griffes  acérées.  En plus il défendait  sa forêt.  Personne ne lui avait dit qu’en principe  la forêt était à tout le monde.  A lui ses parents  lui ont donné  une autre leçon. Il faut  défendre  son territoire  bec et ongles (c’est le cas de le dire !). Ce qu’il fit, point barre. 

Lasse de tout ce que je vois et entends,  regardé l’autre jour  un documentaire sur les destins en parallèle de deux femmes et deux hommes Jackie Kennedy,  Maria Callas et leurs hommes.  On aurait dit  un feuilleton genre " Amour, gloire et beauté..." Et pourtant ce qui les transcende c’est le pas qu’ils ont sauté vers l’Olympe des Dieux. Pas par hasard,  ils étaient chacun et chacune poussés  vers le tragique  justement par leurs dons hors de la portée du commun des mortels. J’ai suivi leurs  malheurs avec compassion bien calée dans la tranquillité de ma banalité. On est béni de n’être personne,  de suivre docilement la trace  de nos ancêtres, du moins les plus proches. Finalement ce qui nous sépare des grands  de ce monde c'est la taille de leurs malheurs. Rassurant, non ?

Ça circule en long et en large.... les réseaux sociaux en regorgent de dérapages.... Quel euphémisme.... un footballeur qui remplace le ballon avec son chat, un rapeur qui maltraite son singe et par la même occasion incite au meurtre d’un homme  ( politicien en devenir et qui sait peut-être plus...) tout  cela glisse  sur la surface de nos consciences sans faire  aucune vague.... Je sais, je sais,  il y a des problèmes autrement plus  brûlants qui monopolisent le cœur et la pensée  des gens.
Est-ce que  cela justifie  la perte de ce qu’on appelle notre humanité ?  Je suis arrivée à  me demander comment on définie aujourd'hui cette notion.  Pas de réponse..... Les contours  sont tellement  flous....variables à l’infini selon la mode du moment.  Devant la mouette qui partage le bout du fromage que je lui jette  avec son congénère je rougis.  Vous  ?

Soyons clairs,  moi je ne soutiens aucun parti, n’aime  aucun personnage en particulier.  L’expérience d’une assez longue  vie passée par toutes les utopies où j’ai laissé  quelques plumes m’a bien  mis  à ma place, c'est à dire  en dehors  de tout. Pourtant il fut un temps où j’écoutais avec un certain intérêt Monsieur Z, le surnommé. D’abord parce qu’il parlait clair. Courageux,  même téméraire,  s’aventurant sur des terrains minés, il ne pataugeait pas dans la soupe habituelle des politiques.  Certes, il voulait  l’impossible,  il était  trop rétro, souvent brutal quoique lucide en analyse. Et puis une mouche l’a piqué. Pourquoi  bon sang se jetta-t-il dans la marmite de la popote commune? Au lieu  de rester à sa place d’observateur acide et pertinent il endossa avec moult faux pas un habit qui ne lui sied guère. Pas prêt pour des volées  de bois vert, encore moins pour la bousculade des plus calés qui lui parsèment la dure montée avec des bulles puantes. 
Adieu  le Monsieur  Propre...bonjour  le politique adolescent  qui aura un long chemin pour faire ses classes. S’il les fait.