Existe. Je l’ai côtoyé et pas qu’une fois... En ce moment précis il me contourne,  pulverise l’air douçâtre du manque.... Les miens, parents/amis, confidents/complices, je sens dans ma chair leur assourdissante absence.  Orpheline je ne cesse de rassasier ce blasphème de la Nature... restée la dernière pour garder une petite toute petite flamme de l’éblouissante lumière dans laquelle notre vie avait  baignée. 
Oui, l’enfer existe, il n’est pas toujours spectaculaire ni violent. Mou, discret,  persistant.  Tapi dans les recoins d’un souvenir,  en évidence dans un paysage, silencieux parmi quelques notes de musique. On a beau essayer de l’éviter,  il colle au minable reste de nos existences. Faut faire avec, c’était prévu  de longue date. 

Vu à la télé : un gentil médecin nous a expliqué en détail toutes les piqûres possibles et surtout probables dont on sera victime un jour ou l’autre dès qu'on a l’audace (plutôt les moyens)  de nous hasarder sur les routes tant fantasmées de nos bienfaisantes vacances. Je me demande à qui croit-il s’adresser ? Sommes-nous des hommes  des cavernes  ? Pas d’enfance à la campagne,  pas de promenades idylliques dans les bois, pas de coquines culbutes sur des prés ? Faut  croire que  non....Sachez mes amis que les moustiques sont malveillantes,  les guêpes tueuses si ça leur chante 
vous ignares et naïfs de surcroît. J’aurais pu sourire si tout de suite après on ne nous avait pas montré des bêtes sauvages élevés par des criminels (qui s’ignorent, pour eux le regne animal existe pour leur bon plaisir)  dans des appartements ou que sais-je,  des enclos où moi je ne mettrais pas mon chien. Bof, ce n'est pas  le seul délire qu'on nous  sert à déguster tous les jours et sur toutes les chaînes,  donc...fermez les yeux,  écoutez la mer !

Celui-la , le dernier  petit de la famille Covid. Je ne pousserai pas l’hypocrisie jusqu'à dire qu'il est le bienvenu mais cela confirme mon hypothèse : la mère Nature en a marre de nous ! Enfants turbulents , arrogants et bêtes pour couroner le tableau ! Bien fait,  bravo la mémère ! Et moi dans tout ça  ? Je me planque.  Faites de même,  ça passe ou ça  casse  !

Eh ben, l’espagnole ! Oui, on nous a concocté un insecte avec une nationalité,  une provenance ! Il n’y a pas que les chinois  qui savent faire ! On nous dit sans le dire - traduction : les fameux réseaux sociaux  -; il y a une mouche qui pique et c'est pas de la pichenette,  elle  prévoie de nous envoyer droit à l’hôpital ! Sacrés espagnols ! Pas en reste des grands  de ce monde  qui nous servent en douce de quoi mourir  en pleine santé  ! C’est désopilant de constater à quelle vitesse des groupes minoritaires se forment ou apparaissent pour interférer dans notre train-train. Sûr que d’ici peu d’autres insectes ou mammifères que sais-je vont réclamer une appartenance,  des droits légitimes,  des subventions, des députés européens peut-être  ? À quand une manif de solidarité avec eux ? Gare à  leur frustration,  des révoltes violentes seraient à prévoir ? Pourquoi pas une guerre inter-espèces  tant qu’on y est !
Et tout ça en partant d’une mouche.  Quand on croit qu'on a tout vu il y a toujours des surprises,  n’est-ce pas ?
 

C’est connu les vieux aiment se remémorer le temps béni de leur jeunesse.  Faut suivre la règle, on peut pas  y échapper.  En même temps la mémoire  nous joue des tours.. des fois heureux,  d’autres moqueurs.  Ce qui est sûr c'est que la mise en scène m’est presque toujours favorable. Mes souvenirs désagréables, allez  ! cachés sous le tapis comme  la poussière que la grand’mère ne saurait voir. Enfin on le croit. Le cerveau ce malade non imaginaire garde jalousement les blessures pour me pourrir les quelques moments doux que j'ai en réserve. Avez-vous remarqué ? Avec l’âge même le  bonheur change d’intensité,  il se fait étriqué, économe. On apprend dans sa chair le renoncement aux menus plaisirs,  les grands longtemps évanouis dans la brume des années. 
Je me pose la question : est-ce que les Alzheimer ont des  souvenirs ou pas ? J’espère,  je crois que je n’en suis pas là mais  le regard des autres ....va savoir.... Il faut  absolument que je développe une technique pour brider mes souvenirs,  quitte à  perdre certains flattant ma vanité.
 Tiens,  en parlant de vanité.... Le conte avec la méchante fée dont le miroir servile lui renvoyait une image merveilleuse.... Pourquoi à la maison,  dans mon miroir, je me trouve acceptable et dans n’importe quel autre l’image qu’on me renvoie est moche, vieille,  à peine reconnaissable ? Mystère et boule de  chagrin....
C'est pas la première fois que je trouve les contes pour enfants d’une incroyable  cruauté.  Pour nous préparer à l’autre, la vie ?