Je, je, je...je ne fais que passer tout, absolument tout par le philtre de mes sentiments... Et pourtant, il se passe de ces choses qui dépassent l'entendement... L'innommable, le sur-réel est  là ; bien sûr qu'il y fut toujours, je ne suis pas naïve au ras des pâquerettes ! Mais - à voir le paradoxe des réactions - je flotte, je songe, je délire ! Franchement on vit dans des mondes parallèles simultanément ! Le quotidien de tout ce monde révolté - et pour la bonne cause, une fois n'est pas coutume - a été rempli jusqu'à saturation de ces petites et grandes "incivilités" qui devaient, c'était mathématique, conduire à une explosion de haine, de démence, d'horreur ! Mais on le vivait vaille que vaille en pensant aux prochaines vacances, à nos avantages de corporation (perdues ou à gagner) en glissement perpétuel vers le bas de l'échelle...Et boom, des assassins, ni inconnus au bataillon, ni foudre d'intelligence démoniaque, catapultent un pays entier (enfin presque) dans le sublime tragique. Cette union sacrée fera-t-elle long feu ?! Quel défi !

Eh oui, je me suis attelée pour 4 heures et des poussières à regarder l'opus de Lars von Trier. Faut reconnaître, le bonhomme connaît son sujet (je parle cinéma of course !). Mon oeil rivé sur l'écran mais mon coeur en proie à une profonde et pas rassurante nausée... Ne croyez pas que je soie pudibonde ! J'en ai vu, vécu, ressenti des choses  pas toujours ragoûtantes ni de bon goût ! Non, ce n'est pas cela. Pauvre artiste il a touché là le fond de la fosse septique de l'âme... Oui, de l'âme, le sexe en occurrence est le canevas pour broder toutes les variantes possibles  des immondices humaines, enfin certaines. J'espère du tréfonds de mon coeur qu'il y a de beaux restes dans l'escarcelle de l'humanité.
J'ai quand même du mérite : résister plus de 4 heures pour arriver au constat que tout, absolument tout est noir de noir faut le faire ! Je me demande si les acteurs arrivent à sortir indemnes d'une expérience pareille. Ils doivent sûrement croire qu'ils participent à un chef d'oeuvre ou alors... Ben, il y a de la noirceur chez tout un chacun, la mimer c'est un catharsis. Bénéfique? Rédempteur ? Franchement, moi....je m'en balance emportée par un courant d'air dans l'espoir d'une purification. Arrivera-t-elle ? Qui sas, qui sas, qui sas...

N'est-ce pas ? Les pessimistes avancent le chiffre de 20 % de chômage...C'est dur, moche, inadmissible. Mais cela veut quand même dire qu'il y a 80 % qui bossent ! A contre coeur, mais ils bossent ! Sourions donc aux tsunamis à venir, aux bateaux en lambeaux qui nous ramènent d'autres chômeurs, il y a de la place pour tous, n'est-ce pas ? Soyons optimistes  motus et bouche cousue !

j'arrive pas à croire... on est en 2015 ?!? Mais qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour me laisser en rade, en errance sur les sentiers pas du tout glorieux d'une vie qui perd peu à peu le seul sens qu'elle avait.... Enfin, grâce à ce Bon Dieu oublieux je peux vivre encore un répit mâtinée de tendresse et d'ennui...Bonne Année donc !

Fière de mon pouvoir d'étonnement ! Encore et encore ! Suis-je en Laponie ou au pays de Zola ?! Interdiction d'avoir des idées noires et surtout d'en arroser la populace avec, n'est-ce pas ? Jusque là j'arrive à comprendre. Pourquoi pleurer sur un passé glorieux (enfin reconnu comme tel ce qui n'est pas pareil, glissons) quand on peut trembler pour son avenir ? (radieux ?! va savoir). Coupons, coupons la parole en attendant de lobotomiser les méninges. Nos jolies têtes pensantes ne s'en privent pas. Et de surcroît nous mènent à la baguette vers les champs stériles des illusions perdues. Bof ! Que m'importe le chemin, l'arène est faite pour tourner en rond, alors ?!