C'était le titre d'un bouquin lu dans ma tendre enfance et qui racontait - si mes souvenirs sont bons - la conquête des grands sommets hymalaiens...Justice doit être rendue quand même : ces exploits ne sont pas complètement inutiles pour la science, la médecine et que sais-je encore...Si cela est indispensable, c'est une autre paire de godasses montagnardes.

Aujourd'hui un accident stupide, plus grave -meurtrier - prive une émission de télé réalité et la France par le même coup de malchance d'éminents sportifs ex ou pas, jeunes ou pas... Je saute volontairement et je ne m'en vante pas sur les autres victimes assez anonymes dont les médias n'en font pas tout un plat. Depuis ce matin on ne parle que motivations, spéculations, rémunérations... On verse quelques larmes, on se réunit pour commémorer les défunts, bougies, fleurs, gens en prières silencieuses...De l'avenir de la chaîne télé organisatrice aussi... Bref de l'essentiel, n'est-ce pas ?

Du coup exit les chômeurs, les sans- abris, les petits vieux oubliés dans les verdoyantes et froides campagnes et autres misères... Mais celles-là on les voient  tous les jours et partout. Pas télégénique, ni glamour pour un kopeck ...On fait quoi alors ? Et bien, on en redemande, les yeux rivés sur les écrans...A qui le tour ?

La journée de la femme, la semaine de la femme, et puis quoi encore ? Le monde - enfin le nôtre par ici - se féminise de plus en plus et pourtant le principe de masculinité n'a jamais autant dominé les esprits. On se complète, on se comprend, on s'entr'aide... billevesées que tout cela ! Par ici on divorce à tour de bras, par là on cloître, on cache, on lapide et cela quand on est gentil...sinon...
On ne partage plus, on arrache ! Qui des droits, qui des territoires qu'ils soient géographiques ou mentales mais c'est kif kif...C'est la même Jeannette depuis la nuit des temps !
Ce qui me fait gerber - excusez la colère - c'est l'hypocrisie généralisée ! Avant on s'en prenait aux maîtres à penser, aux politiques, aux maîtres tout court. Et hop ! une bonne petite (ou grande) révolution et on changeait de chaises en faisant semblant de changer de système. Mais aujourd'hui comme ce n'est pas permis de juger qui que ce soit à part nous mêmes (mea culpa érigée en pensée universelle)  on s'évertue à tout prix de ménager la chèvre et le choux. Quitte à souffrir d'indigestion chronique. Beurk...puisque je fais dans l'élégance !

Quelle mouche m'a piquée pour revoir ce film justement en ce jour anniversaire... Ce n'est pas que le sujet me soit inconnu...
Cette Garce qui décide de nous visiter une seule fois - visite fatale forcément - n'a malheureusement  rien du glamour de Jessica Lange toute de blanc vêtue !
Le film en soi reste bien ficelé mais le temps et surtout nos rétines usées par des images autrement plus violentes a émoussé le choc du propos... Faut rendre à César quand même : ils savent faire des comédies musicales ces pas si rigolos que cela d'américains !
Bon, cela dit, je suis plus dans "American Sniper" que dans les affres de la création de Bob Fosse. Pour le moins, Clint est visionnaire. Pour son malheur ? Et le nôtre ?

Ma mère "oggi compie gli anni" comme disent pudiquement les italiens pour ne pas dévoiler leur nombre ! Joie ? Peur ? Peine pour ses douleurs du déjà quatrième âge ?!

Surtout ébahissement devant la fuite du temps ... Quand, comment et où il sont passés ? Oui je sais que je répète inlassablement ces truismes, cela devient presqu'indécent... Mais que faire du poignard dans les méninges ? Ce poignard qui tantôt ravive les souvenirs tantôt les coupe par intolérence de la souffrance. Tiens, une autre banalité : je sais qu'en sous-main mon cerveau cache la panique de ma propre disparition ; plus le temps s'étire plus je sens cette rallonge s'amincir et sur le point de craquer...Ce ne sera une grosse perte pour l'humanité, ça non, c'est sûr... mais pour MOI ? Ne suis-je le sujet même de ce blog ? Ma fille, ma vieille, oublie les lamentations, tu y passeras comme tout le monde. Cela me fait une belle jambe, ce n'est pas élégant ni futé mais c'est ainsi...

 on montre ! Je ne veux pas rabâcher les mêmes "je t'aime moi non plus" mais l'internet a rendu tout publique ! Le futile comme l'horreur,  l'intime comme l'universel ! On en voit des belles sur tous nos écrans mini ou maxi dimensionnés !
You know what ? comme disait mon ami Droopy, je vais tout éteindre. "Fermez les yeux, écoutez la rue" dit un écriteau-oeuvre d'art de Ben. Pour ma part je préfère les oiseaux !