Mes méninges me jouent des tours,  c'est irrémédiablement vrai ! M'ont fait tomber dans le médiocre,  c'est encore gentiment dit. Pas étonnant vu que je passe mon temps d'éveil devant la lucarne à bêtises qu'est devenue la télé.  Ou elle l'a été plus ou moins  des le début. Remplacer ses yeux,  son cerveau,  son coeur par des images conditionnées par des tiers c'est abdiquer, abandonner toute  possibilité de vivre. A regarder ailleurs on loupe l'immédiat.  A épouser les idées des autres sans "peur et sans reproche", nous ramène à l'esclavage le plus insidieux. 
Je commence sérieusement à avoir la pétoche,  que suis-je devenue ? Automate ? Morte-vivante ? Essuie-pieds? Mais encore ? C'est pas gai tout ça. ..

On en a plein les mirettes ! A la télé,  sur les écrans,  dans les rues,  il est partout notre Bond international ! De surenchère en surenchère les effets spéciaux s'étant un peu émoussés (en apparence,  en apparence) on appuie sur le psychologique,  l'émotion, le vécu cousu main, enfin on ré-invente. Si l'on veut. ..
Dans notre vécu à nous tout fout le camp,  alors on se crée des héros sur mesure : vieillissants, fragilisés, pas toujours vainqueurs. Ils ont les mêmes travers : ils boivent, ils couchent mais ne tombent pas amoureux, ils se  battent pour des causes futiles ou incertaines,  ils ont perdu la boussole on dirait. .. Malgré toute la débauche de gadgets tellement minuscules qu'ils ne peuvent passer de mode de si tôt ! Comme bonus on ressort les vieux symboles : une Aston Martin, un château en Ecosse,  costumes et chaussures very british.... C'est bien, cela fera de la documentation après l'apocalypse. ...
Mais...comme dit la chanson : et moi ? et moi? et moi ? Et NOUS ?

Quand je vous disais que le sport est notre nouveau credo ! Même les"gossip" nous intéressent,  donnez-nous de quoi mâcher Bon Dieu ! Sinon on file un coton mou. ..
C'est à qui mieux mieux ! Des mandarins du football qui mettent les mains dans la cagnotte,  des joueurs qui font joujou avec d'autres objets loin de leur métier, subsidiairement passant par la case des Baumettes, quel régal ! Le jeu à la régulière n'a plus tellement la côte mes amis... On commence à s'ennuyer en zieutant sur les malheurs de l'humanité à longueur de journaux télévisés. ..
La nave va ancora ?! Tu m'étonnes !

Tout fiche le camp et la vieille soigne sa coiffure dit un proverbe d'un pays des Carpates. Je regarde émerveillée (à la télé,  où voulez-vous je je vois des choses pareilles ?!) les nouveaux gladiateurs se disputer un trophée local. Je parle tennis mais cela est valable pour d'autres amusements populaires. 
Les nouvelles sont pèle mêle du genre accidents,  attentats,  carrément guerres, cela quand on fait dans du dur.  Le reste cela peut être chômage, maladies,  mal logés ou pas logés du tout,  bon, j'arrête de geindre et de voir du noir partout.
Nadal, le gosse surdoué et névrotique,  vient de gagner un match.  Mais les commentateurs ne sont pas contents,  alors pas contents du tout. Il n'y a pas eu bagarre,  une vraie,  avec"du sang et des larmes" ! Trop facile le mec ! Veni vidi vinci cela rime à quoi de nos jours ? Faut du spectacle les gars ! Mourir sur le terrain,  mordre la poussière,  perdre son short et sa dignité, pour nous chatouiller les synapses.
Et notre petite Planète,  elle tourne ? Bah....

L'homme de par sa nature est un animal qui bouge...debout, assis, couché, l'important est de se déplacer d'un point à un autre. Il y a autant de destinations que l'imagination (et la bourse, faut être réaliste) de chacun permet. En soi cela est ni bien ni mal, c'est un état, une démangeaison cérébrale, une réminiscence de l'âge des cavernes ?!
Plus on construit des buildings, des "cités", des villes et villas par centaines de milliers plus les habitants cherchent des moyens d'en sortir. Prendre l'air ? Voir du paysage ? Pour recoloniser les campings étrangers, envahir les hôtels, battre la campagne, faire la queue devant les musées (quitte à ne plus voir ce qu'il y a dedans fourbus par la fatigue de l'attente et du voyage)...et se nourrir d'à peu près la même bouffe autrement préparée.

Des fois cela tourne à la catastrophe, des fois au tragique...Hier par exemple.. Des vieux en vadrouille campagnarde l'ont payé de leurs vies.  Que dire ? Cela aurait pu être moi  ou un de mes proches...Je n'arrête pas de me poser la question : qu-est-ce que nous pousse à fuir nos home sweet home ? Tout en les bichonnant à coups de crédit pour faire comme le voisin...C'est à ne rien comprendre, n'est-ce pas ?