Retour en ville... Finis les paysages à fonction mystique qui me renseignaient de révélation en révélation sur la futilité du quotidien et la grandeur de mon intégration cosmique... C'est vrai, les dernières promenades champêtres avec mon chien étaient comme "la route de Damas" évangéliques. J'avais à chaque pas la sensation de flotter vers une autre dimension en regardant les champs ondulants caressés par les vents aux noms imprononçables, la mer lançant ses vagues avec dextérité sur le sable immaculé, le ciel nuageux s'ouvrant tout d'un coup en éclaircie salvatrice !
Prévisible : cela n'a pas duré ! Rentrée sur le bitume, n'importe lequel d'ailleurs, la foule bigarrée, souvent bienveillante mais fichtrement réelle, les mégots par terre, les papiers sales qui volent dans le vent plein de miasmes citadins m'ont vite descendu dans la plus plate des tristesse. Adieu plage ensoleillée, coquillages et crustacés... C'est Brigitte Bardot qui a raison, faut rester là-bas si on a des c....

Les grands bébés du rugby réunis pour faire joujou à qui est le plus fort mondialement comptant.  C'est beau parce que franc, d'une brutalité très mais alors très réglementée, la plupart du temps bon enfant ! on ne voit nulle part ailleurs les bobos assumés avec pudeur, la défaite modeste et  les pleurs dissimulés, le respect sincère pour l'adversaire.  Vous pensez que c'est peu de chose ?

Petit conseil inspiré par une émission télé : si vous voulez vraiment comprendre ce que pensent les intervenants fixez leurs regards,  oubliez leurs paroles. Les mots sont pervers,  ils tournent souvent autour du pot rempli de moult et variés significations. Mais les yeux sont toujours dans le vrai, abstraction faite des acteurs entraînés pour exprimer surtout ce qu'ils ne croient pas !
Impossibilité de communication si - là je cite un ami qui cite Confucius - on ne définit au depart le sens exact des termes. De toute évidence personne ne fait cela, encore moins dans une emission télé. Et le fleuve hypocrite des éloges assassins ne pourra pas - si vous vous concentrez sur les regards - masquer une banale réalité : à part un sentiment manifeste de jalousie primaire (ou concurrentielle si vous voulez ) chacun y va de sa petite musique sans comprendre (ou admettre) que dalle de ce que dit l'autre.
Se rendent-ils compte du ridicule ? Que nenni comme de bien entendu !

Il n'y a  pas si longtemps j'avais pris l'Eurostar pour Londres.  C'est bien Londres,  on est à l'étranger à deux glissades de rails de chez nous. Le thé à 5 heures, les pulls cachemire,  les Beatles, la Tour de Londres,  les chapeaux de la Reine, quels délices !
Je ne sais pas par quel tour de passe-passe Le Tunnel a changé de carte postale. Un gouffre,  un piège, un lieu de bagarres et d'espérance,  un fourre-tout.... Le bout du tunnel ? Vous savez, les souvenirs (assez vagues) des gens qui font l'expérience de la mort....La lumière au bout ?  Allumée par qui ?

Quand j'étais enfant on m'interdisait de jouer avec des allumettes ! En bonne petite j'avais toujours obéi. Résultat,  je ne fus jamais ce qu'on appelle communément " une tête brûlée"...
Aujourd'hui  j'ai l'impression qu'on vit - que dis-je - qu'on suit des gens assez mal élevés.  Non ?