anastasia
Mad about the boy....
Le 04/05/2023
Une superbe chanson mille fois interprétée, pleine des sous-entendus insoupçonnés. (auteur Noel Coward, lui aussi paraît-il était "mad about the boy") Détails insignifiants pour moi puisque je veux avouer ma tendresse frisant celle maternelle pour un joueur de tennis mais surtout homme d’exception. Il a eu ses années de gloire, de luttes lui imposant sacrifices et souffrances à la pelle. Jamais pris la grosse tête, toujours gentil et lucide dans sa modestie. Bon, il a mangé son pain blanc et l’âge, les blessures, la fatigue sont arrivés en cortège sans prévenir du moins son âme. Le corps, son corps le savait depuis les premiers pas sur un court de tennis, on n’a rien sans crever d’effort, de constance, sans recevoir sans rechigner son lot d’humiliations. Il n’a rien laisser paraître, l’élégance d’un prince sans royaume.
Oui je l’aime pour sa parfaite éducation, pour son amour de la famille, pour le respect des autres, public et collègues, pour le courage d’affronter et vaincre les gros bobos qui ne l’ont pas épargné. Aujourd'hui plus que hier je l’aime parce que - c’est clair maintenant- il ne sera jamais le champion qu’il fut. Sûre qu’il en est conscient, qu’il en souffre. La chute n’est jamais glorieuse, le passé ne montre aucune reconnaissance. Ainsi va le sort des grands, c’est triste à en mourir. La vague descendante donne à tous le tournis. J’espère pour lui qu’il sautera par-dessus le chagrin. Il y a une vie après une vie, crois-y mon bonhomme !
Oui je l’aime pour sa parfaite éducation, pour son amour de la famille, pour le respect des autres, public et collègues, pour le courage d’affronter et vaincre les gros bobos qui ne l’ont pas épargné. Aujourd'hui plus que hier je l’aime parce que - c’est clair maintenant- il ne sera jamais le champion qu’il fut. Sûre qu’il en est conscient, qu’il en souffre. La chute n’est jamais glorieuse, le passé ne montre aucune reconnaissance. Ainsi va le sort des grands, c’est triste à en mourir. La vague descendante donne à tous le tournis. J’espère pour lui qu’il sautera par-dessus le chagrin. Il y a une vie après une vie, crois-y mon bonhomme !
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De découverte en découverte
Le 03/05/2023
Pourtant je connais mon corps par le menu depuis le temps qu’on vit ensemble.... Étonnamment je me surprends en regardant une partie, en occurrence mes mains, que j’en tombe amoureuse chaque jour un peu plus. C’est pas qu’elles soient jolies, cela empire et pas qu’un peu....... mais plus elles se déforment, se tordent, se bossent plus je les aime. Le journal intime de mon vécu, mille souvenirs... Des carresses, des bobos, des claques, elles furent liées à mon âme et elles lui ont donné la voix. Oui, de la voix parce que les mains sont la partie la plus bavarde du corps.
Peut-être pour cela que je regarde en premier les mains chez quelqu'un. Ça en dit long sur la personne. Des fois on a envie de les toucher des fois non. Ha ! Ça en dit long sur moi aussi, n’est pas ? Et les mains qui m’ont touché elles, vous ne me croyez pas mais je les ai oubliées chemin faisant.
Mais il y a des mains éternelles, une icône accrochée à ma mémoire, celles , sublimes , de mon père jouant sur les cordes de son violoncelle . L’instrument s’en souvient je suis convaincue, il doit "chanter " quelque part sous les doigts de quelqu'un d’autre l’âme de mon père. Sans le savoir et c'est tant mieux.
Peut-être pour cela que je regarde en premier les mains chez quelqu'un. Ça en dit long sur la personne. Des fois on a envie de les toucher des fois non. Ha ! Ça en dit long sur moi aussi, n’est pas ? Et les mains qui m’ont touché elles, vous ne me croyez pas mais je les ai oubliées chemin faisant.
Mais il y a des mains éternelles, une icône accrochée à ma mémoire, celles , sublimes , de mon père jouant sur les cordes de son violoncelle . L’instrument s’en souvient je suis convaincue, il doit "chanter " quelque part sous les doigts de quelqu'un d’autre l’âme de mon père. Sans le savoir et c'est tant mieux.
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Tendres souvenirs ?
Le 01/05/2023
Il est de mise de se souvenir de l’enfance comme d’un temps béni ou du moins du temps de l’innocence. À mon avis c’est bigrement plus compliqué. D’ailleurs d’où commencer ? Des photos jaunies montrant un bébé joufflu toujours renfrogné ?Rarement la bouille conquérante, encore plus rares des esquisses de sourire. Étais-je malheureuse ? Prétentieuse que je suis.... On ne connaît pas à cet âge premier des sentiments si compliqués. Boudeuse de naissance, voilà ce que je constate sur ces quelques photos rescapées de tant de déménagements, tant d’errances...
Mes vrais souvenirs commencent vers les trois, quatre ans peut-être. Des bribes, des séquences plutôt joyeuses liées souvent à la nature et aux animaux. Je me demande pourquoi j’ai pas fait vétérinaire. Trop sentimentale, trop fainéante pour ça. Et le premier gros chagrin - l’image d’un cheval mort qu’on évacuait allongé sur une charrette. Animal que j’avais maintes fois vu et carressé..... Traumatisme que je traîne encore, l’image d’un cheval m’émeut aux larmes. La plus belle conquête de l’homme, on dit....Pour moi ce fut le premier contact avec l’échec, le drame, la victoire absolue de la mort, l’inévitable sort qui nous guette dès le début. Bien entendu sur le moment je n’avais pas tout compris mais la leçon a pris racine , elle sera vivante jusqu'au bout.
Très tôt, je le sais maintenant, j’ai appris à perdre ....une présence, un amour, le plus nécessaire de tous, celui de la mère. Maman - personne délicieuse, belle, charismatique et bonne la plupart du temps- n’avait pas la fibre maternelle. J’y pense aujourd'hui à la chance que cela a signifié pour moi. Avec le temps j’ai gagné une amie, une complice et cela m’a rendu ce qu’on m’avait volé, la tendresse d’un cocon.
Une autre histoire, je suppose chacun doit avoir la sienne et moins heureuse.
Mon enfance c’est surtout grand père. Mes tendres années (entre 5 et 11 ans) c’était lui l’étendard qui mena ma vie, mon éducation, mon caractère surtout. Sans qu’il le veuille j’en suis convaincue. Il n’a jamais su le poids de sa présence dans ma vie. À ces âges là les enfants sont un buvard, ils observent et absorbent beaucoup. Moi pareil, je le craignais un peu, je l’aimais beaucoup. Pas de psychanalyse, pas envie, en plus à quoi ça sert maintenant ?
C’est de lui que je tiens le respect de la nature, un contact direct, sain, sans sensiblerie inutile avec soif de la connaître, de ne jamais m’en détacher. Nous sommes ce que tu vois et tu manges me disait-t-il en montrant fièrement son potager. Il m’a appris la dignité, une dignité ancestrale mais assumée avec modestie. Rejeté par l’Histoire dans un pays qui n’était pas le sien (qui n’en voulait pas de lui pour des raisons ethniques, quelle stupidité, quelle ignorance...enfin le monde en est rempli...) il a survécu avec sagesse ,sans résignation, ménageant soigneusement sa culture, sa propre histoire en passant par dessus toutes les misères et les humiliations cadeaux faits aux immigrés. À ma demande d’enfant naïf comment il réussissait à vaincre tout cela il me répondit : notre famille a grimpé vers le haut pendant des siècles, ce n'est pas ces minables qui vont nous faire descendre, ne t’en fais pas, sois fière et tais-toi. Il avait raison, oh oui, il a eu raison.
Je m’abandonne à cette chaleur qui me vient encore de lui, le reste un autre jour....ou jamais.
Mes vrais souvenirs commencent vers les trois, quatre ans peut-être. Des bribes, des séquences plutôt joyeuses liées souvent à la nature et aux animaux. Je me demande pourquoi j’ai pas fait vétérinaire. Trop sentimentale, trop fainéante pour ça. Et le premier gros chagrin - l’image d’un cheval mort qu’on évacuait allongé sur une charrette. Animal que j’avais maintes fois vu et carressé..... Traumatisme que je traîne encore, l’image d’un cheval m’émeut aux larmes. La plus belle conquête de l’homme, on dit....Pour moi ce fut le premier contact avec l’échec, le drame, la victoire absolue de la mort, l’inévitable sort qui nous guette dès le début. Bien entendu sur le moment je n’avais pas tout compris mais la leçon a pris racine , elle sera vivante jusqu'au bout.
Très tôt, je le sais maintenant, j’ai appris à perdre ....une présence, un amour, le plus nécessaire de tous, celui de la mère. Maman - personne délicieuse, belle, charismatique et bonne la plupart du temps- n’avait pas la fibre maternelle. J’y pense aujourd'hui à la chance que cela a signifié pour moi. Avec le temps j’ai gagné une amie, une complice et cela m’a rendu ce qu’on m’avait volé, la tendresse d’un cocon.
Une autre histoire, je suppose chacun doit avoir la sienne et moins heureuse.
Mon enfance c’est surtout grand père. Mes tendres années (entre 5 et 11 ans) c’était lui l’étendard qui mena ma vie, mon éducation, mon caractère surtout. Sans qu’il le veuille j’en suis convaincue. Il n’a jamais su le poids de sa présence dans ma vie. À ces âges là les enfants sont un buvard, ils observent et absorbent beaucoup. Moi pareil, je le craignais un peu, je l’aimais beaucoup. Pas de psychanalyse, pas envie, en plus à quoi ça sert maintenant ?
C’est de lui que je tiens le respect de la nature, un contact direct, sain, sans sensiblerie inutile avec soif de la connaître, de ne jamais m’en détacher. Nous sommes ce que tu vois et tu manges me disait-t-il en montrant fièrement son potager. Il m’a appris la dignité, une dignité ancestrale mais assumée avec modestie. Rejeté par l’Histoire dans un pays qui n’était pas le sien (qui n’en voulait pas de lui pour des raisons ethniques, quelle stupidité, quelle ignorance...enfin le monde en est rempli...) il a survécu avec sagesse ,sans résignation, ménageant soigneusement sa culture, sa propre histoire en passant par dessus toutes les misères et les humiliations cadeaux faits aux immigrés. À ma demande d’enfant naïf comment il réussissait à vaincre tout cela il me répondit : notre famille a grimpé vers le haut pendant des siècles, ce n'est pas ces minables qui vont nous faire descendre, ne t’en fais pas, sois fière et tais-toi. Il avait raison, oh oui, il a eu raison.
Je m’abandonne à cette chaleur qui me vient encore de lui, le reste un autre jour....ou jamais.
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Un sport noble
Le 30/04/2023
qui ne l’est plus tellement.... L’apanage de l’âge, j’en ai vu des matchs de tennis où la tenue blanche pour les joueurs et correcte pour le public étaient un must imposé d’office. Je ne joue pas les rétrogrades ni les vieilles effarouchées mais admetez que les grands tournois se sont mis rigoureusement au goût du Street Art. Les mêmes tenues bariolées, les mêmes gestes à la mode des voyaux. Je reconnais, cela a un certain charme, on aime bien s’encanailler de temps en temps. Quand c’est la norme, l’obligation imposée et subie c'est plutôt triste. Encore un peu d’élégance perdue...Le nivellement par le bas. Regarde autour, cela est vrai partout. T’as pas compris qu’on a sauté de plain pied dans une autre galaxie ? Retour vers la tanière ne sert à rien, seul risque garanti la solitude. Et encore pas sûr, tous les jours des espèces disparaissent dans une totale indifférence. Préparation pour la nuit profonde ?
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Pourquoi ?
Le 29/04/2023
Ce besoin de tout déballer devant des tierces personnes ? Je sais, je me contredis, cela arrive tout le temps et pas qu’à moi. Le sac qui nous remplit arrive des fois à ras bord et déborde pour le bien et pour le mal. Mais cela nettoie. Bon nettoyage de printemps. Le hic c'est que je suis en hiver de ma vie. Le sac j’aurais dû m’en débarrasser depuis longtemps. Où sont les confesseurs d’antan ? On est en perpétuelle recherche d’une oreille bienveillante....Dieu seul sait si on tombe juste ou à côté de la plaque.
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