Depuis quelques jours grande agitation diurne et nocturne sur une des places les plus grandes de Paris... Je ne sais pas exactement ce qui s'y passe, je doute fort que les participants les savent d'ailleurs. Ce que j'ai compris et bien compris c'est que le peuple sait pertinemment ce qu'il ne veut plus ! Compréhensible ! Trop c'est trop ! On se rassemble (pour se tenir chaud au coeur ?) et on essaye de discuter. Les agoras  c'est fait pour ça. Pour l'instant on veut - c'est sûr - déboulonner le pouvoir. Mais est-ce suffisant ? Est-ce qu'il en sort des idées ? Des solutions ? Je sais que cela prend du temps,

Je suppose qu'un des philosophes, académicien de surcroît, a tenté de comprendre sur place. Une volée de bois vert l'a reçu ilico ! A-t-il eu raison d'y aller ? N'est-t-on pas dans un pays libre, n'a-t-on pas le droit à la parole même qui dérange, surtout si elle dérange ? Questions pour moi obscures et sans réponse valable "présentement" (j'aime ce mot, que voulez-vous ?!)

Mais ce qui m'a ébahi dans tout ce brouhaha autour de cet électron flottant dans d'autres champs magnétiques que les manifestants ce n'est pas sa réaction puérile et irrévérencieuse - somme toute expression de son désarroi et de sa peur, humaine donc - mais la phrase incantatoire d'un participant (à quel titre ? sans importance) calmant la furie de la jeune militante déchaînée : "Tu es au dessus de cela, tu es au dessus de cela "...Le plus drôle c'est qu'à ce moment là et juste pour quelques secondes, elle le fut !

Rien n'est plus comme avant... Gâteaux, plats, coutumes, décoration, goûts, mode, tout est "revisité" ! Et ce n'est pas la même Jeannette autrement coiffée, non. Peuples ou individus rajoutent leur graines pimentées en moult et variables quantités pour changer de l'habituel. Tu t'adaptes ou tu meurs...

Vu un tournoi suffisamment chevaleresque, du moins en apparence, pour susciter notre émoi : le preux tennisman plus tellement jeune selon les critères impardonnables de la performance à outrance a vaincu ses démons et s'est rapproprier le titre de champion ! Pour ma part je le trouve touchant... Bien élevé, besogneux, correct. Et redevenu invincible "sur terre battue". Je sais, on sait tous que les stéroïdes sont passés par ses veines, et alors ? Montrez-moi du doigt qui de nos jours, ne se "shoute" pas à quelque chose pour résister aux pressions, elles aussi comme de bien entendu, "revisitées" ! La course à la gagne n'a plus d'horizon... Heureusement je ne suis plus compétitive en attendant de n'être plus du tout ! En espérant tout de même qu'on va "revisiter" la mort  aussi...qui sait, immortelle ?
Laisse béton !

Cela ne pardonne pas.. Dieu sait si on me l'a rabâché cet adage : l'âge vient avec tout son cortège d'humiliations...

Tiens, hier en voulant monter sur un tabouret pour attraper quelque chose qui se dérobait à ma portée, je suis tombée méchamment, lourdement sur le carrelage de ma cuisine. La totale: j'ai tapé avec la tête sur la porte d'un placard,avec le dos sur le carrelage, le poignet droit tenant lieu d'amortisseur, tout mon corps s'était crispé dans l'aventure, je ne vous dis pas les dégâts ! Mal partout, poignet enflé, bassin ecchymosé, tout le bazar !
Aujourd'hui non seulement je me retrouve avec la moitié de mes moyens locomoteurs compromis mais ce qui m'a frappé le plus juste à la demie-seconde de ma chute fut ce sentiment de vexation mêlée à de la honte. Me faire cela à MOI !!!
Il n'y a pas si longtemps en écoutant les gentilles petites dames d'un âge certain je ne comprenais pas : comment peut-on tomber bêtement ? Comment ne pas avoir prévu des mouvements adéquats pour éviter ces malheurs ? Bref, c'était pour moi inconcevable donc cela ne m'arrivera jamais !
Et bien si... Cela vient de me claquer en pleine figure sans aucune dérobade possible ! J'ai grossi sans m'en apercevoir quand cela est arrivé l'armée de petites vieilles qui trottinent avec précaution se tenant à tout et à n'importe quoi...Bon sang ! et moi qui me croyais sans âge, planant silhouette gracile et cheveux au vent au dessus du TEMPS ! Mon âme crie vengeance, mon âme n'a pas gobé les années et leurs lots de turpitudes...
Et quand je pense que pour me consoler les amis disent que j'ai eu de la chance, j'aurais pu tomber et mourir sur le coup ou au mieux plâtrée de la tête aux pieds...! Vous savez quoi ? Cela me fait une belle jambe !
Pour admettre l'insulte de l'âge je vous prie d'aller voir ailleurs si j'y suis !

Je ne sais si la découverte journalière (et journalistique) des foyers dangereux, des va-en-guerre contre notre petit coin (de Paradis ?) est pour nous rassurer ou au contraire. A moi cela fiche les jetons tout en me remplissant de fierté et d'admiration. On est efficace tard (trop?) mais efficace. On avance un peu les pions...Ce n'est pas le Super Google qui va gagner la partie. Enfin, on rigole un peu...
Un peu moins quand on prononce "migrants"... Là cela devient de plus en plus flou, Pour être impardonnable de cynisme  je dirais qu'on noie le poisson...On attend peinards dans nos demeures assurées tous risques. Jusqu'à ?!

Je ne sais vous mais moi je suis de plus en plus malheureuse dans mes rêves… Cela expliquerait-il mes insomnies ?
Dieu sait que mon quotidien ne me fait pas sauter au plafond, ni chanter l’Hymne à la Joie. Et pourtant je le préfère de loin à mes nuits parce qu’il est contrôlable. Enfin, c’est ce que j’aime croire. Le privilège de l’âge : faire ce qu’on a envie pour ne pas avouer qu’on fait ce qu’on peut et que c’est déjà beaucoup ! Chaque journée s’alourdit d’un poids inexplicable et les petites pépites de bonheur sont rares comme les perles dans les huîtres. D’ailleurs moi j’en ai jamais trouvé, vous ?
Pour être quand même un peu sincère, de temps en temps je fais un rêve extravagant. Au réveil, toute étourdie d’avoir erré sur des territoires si insolites… Je ne fus pas une grande voyageuse, je connais peu d’endroits sur la planète mais ceux-là je les connais bien.  Dans ces  rêves –là  je suis en terrain inconnu, dans des situations aventureuses qui ne me rappellent strictement rien.
Curieusement je ne me sens pas inconfortable comme si une autre que moi-même  prenait possession de mon corps vagabond. Cela me ramène à mon idée presqu’obsessionnelle : étant donné qu’on a un corps unique d’où il est impossible de s’évader, je dois avoir en dedans un autre monde.
Quelle connerie est-elle en train de débiter dites-vous pour sûr ! Tous, nous savons cela… L’inconscient collectif (ou pas ?!) donne des coups de butoir de temps en temps, histoire de ne pas se faire oublié.
Je suis au courant moi aussi… Mais le monde intérieur qui se présente à moi n’est pas collectif et ne se rattache à aucun passé ni présent ni futur. Il EST à lui seul et à sa convenance me laisse entrer, ou me pousse ?
Serait-ce ça la Mort ? Un autre territoire qu’on devra explorer APRES ? Il doit être vachement intéressant puisque personne n’est revenu pour nous mettre au parfum… Ou alors c’est comme pour les rêves : on ne fait pas ce qu’on veut… Will (vous savez le locataire pour l'éternité de Stratford-upon-Avon)   pareil à certains génies a dû avoir au moins une de ces fulgurances… Je me demande si cela lui a servi. J’en aurai grand besoin et assez vite. Le temps file à une vitesse…