"Et moi avec qui je dois voter maintenant ?" Réplique d'un personnage de Caragiale d'il y a plus d'un siècle..... Caragiale écrivain peu connu sauf dans son pays d'origine. .. Dommage,  il fut un génie absolu,  chaque jour on en a la preuve.  C'est vrai,  dans la dérision,  dans le mépris de la petitesse humaine,  ce n'est pas de mise dans l'immédiat qui joue l'horreur,  l'innommable sombre profondeur des âmes perdues...
Mais quand même. .. Nos réponses à l'actuel a de quoi rester pantois. Cette agitation tragi-comique post factum avec moult déclarations et peu d'actions est tout à fait "caragialesque". Tous personnages politico-officiels confondus. Et nous pareils,  faut l'avouer. Nos coeurs balancent entre rage et compréhension,  nos cerveaux ayant cessé de fonctionner en mode préservation de l'humanité depuis un petit moment déjà.
Alors je dis comme ce personnage en toute perplexité : avec qui doit-on voter ? Dieu ou Diable ?
Les anciens grecs étaient plus avisés : ils avaient prévu plusieurs Dieux, qui d'ailleurs se disputaient sans cesse, pour parer à toutes les situations. On avait le choix selon l'urgence du moment. ...
Comme dit la sagesse populaire,  nous on ne sait plus à quel Dieu nous vouer. ...

Déferlement de cruauté, voyeurisme, stupeur, paralysie.... Mais étonnement ? Arrêtez s'il vous plait !

Il y a deux jours on fêtait deux saints Pierre et Paul,  figures incontournables de l'iconographie chrétienne.
Je l'ai déjà dit, je suis loin d'être une grenouille de bénitier,  j'appartiens à une religion précise par détermination géographique,  ethnique et par possible paresse intellectuelle.
Je ne mets pas en doute l'existence de Dieu. Pour moi il est là et ailleurs, present et insaisissable, ni punitif ni accusateur. Il EST, c'est comme ça.
A de très rares moments de ma vie il daigna de me soulever à sa hauteur,  juste pour que je voie qu'il existe.  Je ne peux pas les raconter ici, cela n'aurait aucune valeur pour les autres.  C'est des moments qu'on ne partage qu'avec Lui.
Mais c'est toute une autre chose qui m'a fait réagir à la manière tellement désinvolte avec laquelle les gens pensent et pratiquent leurs religions.
Tiens, Pierre et Paul. .. Quels personnages complexes : le premier, pêcheur de son métier,  commença par renier celui qu'il adorera par la suite jusqu'à lui sacrifier sa vie. Le second, encore plus paradoxal,  d'abord bourreau,  ensuite martyr illuminé ! Symboles d'une foi absolue dans le destin exceptionnel du Fils. Et tous juifs. Piliers de la foi chrétienne.
Qui - des communs des mortels - prend encore le temps de la reflexion ? Les iconographes furent de grands psychologues,  rien si on prête attention n'est pur, en même temps non coupable et surtout, surtout jamais  entièrement innocent.
La vie, quoi....
De mon amour pour le Fils, l'Homme avec sa part de Dieu en lui... une autre fois. Il est trop grand pour mon esprit étroit. ...

Connerie mais cela fait très mal.... Camus l'a dit, moi aussi : je choisis ma mère. ...
Je sais, elle est plus qu' âgée,  malade, tout ne tient qu'à un fil. .. Et il y a des gentils cons qui me conseille de profiter au mieux de chaque instant. .. " Tu dois être  contente, partager encore une (petite) parcelle de vie ensemble, bla, bla, etc" Comme  si c'était possible ! Chaque seconde est remplie à raz bord d'angoisse. .. par la souffrance présente,  par la nostalgie du passé, par  la peur, l'innommable peur de l'avenir...
Soyez heureux avec cela, si vous y arrivez chapeau !

C'est à peu près la chose la plus équitablement répartie de par ce monde...
Vu circulant sur le net une blague conne écrite par des cons, je résume : 68 ans depuis l'existence de l'état d' Israël et un con ou plusieurs ont concocté un écriteau " vieille de 68 ans et trouve encore qui veuille la baiser"...
Cela me rappelle une réplique d'un film dite par le touchant Lino Ventura " les cons ça ose tout,  c'est même à cela qu'on les reconnaît " !