A toujours raison disent les chansons et surtout les poètes !  En quoi ont-ils raison je me le demande. .. Tiens,  prenons le suicide. Cela m'est venu brusquement en regardant le bouquet de lys que maman a reçu pour son anniversaire.  Il n'y a pas deux lustres on mettait en scène son départ volontaire (ou pas si volontaire que ça) en décorant son supposé caveau de ces fleurs si odorantes ! Ça commence par un solide mal de tête,  je suis bien placée pour l'avoir essayé : l'effet odorant pas le suicide ! Dieu m'en garde,  jai viré les plantes supposées faire joli dans l'appartement vers l'air pollué de la terrasse. Mais je me pose néanmoins la question : pour les incorrigibles esthètes qui l'ont essayé la mort était-t-elle douce ou pénible comme un vulgaire empoisonnement ? En tout cas c'était spectaculaire sinon romantique.
Aujourd'hui on est dans le virtuel presque tout le temps jusqu'au départ définitif.  C'est moins romantique mais si on met du sien bigrement plus spectaculaire.  D'où ma stupéfaction pour le suicide en masse des politiques de tous bords et provenance. ..Virtuel et spectaculaire ! Un bout de papier journal et hop ! on lève les lièvres pour la course à qui tombera le premier ! Sans fleurs et sans panache au finish. En laissant des relents de moisi sur le passage.
Que voulez-vous ? Les poètes ont disparus....

C'est un sport international devenu jubilatoire ! Je parle symboliquement bien  sûr ! Par paresse, par lassitude,  je ne juge personne, ni les faits, ni les intentions.
Mon âge le permettant,  je constate.  Dès qu'on émerge au dessus du lot,  on devient une cible alléchante pour les coupeurs de têtes. Symboliquement évidemment.  Un vrai carnage, symbolique lui aussi. Question: combien dure un symbole ?

Par, les temps qui courent les Bourses, n'importe lesquelles d'ici ou d'ailleurs,   font du jogging avec des denrées diverses et variées à ne plus savoir sur quel cheval monter pour ratrapper ne serait-ce qu'un bout de bonheur, éphémère comme de bien entendu !
Avec souffrance et peine indicible il faut reconnaître : il y a une seule,  une seule oh ! combien éphémère entre toutes qui ne perd pas son pesant d'or : cette fichue jeunesse qui nous est donnée à tous et qui nous file entre les rides précoces et notre incapacité de comprendre ce qu'il faut désirer sinon obtenir au plus vite parce que le temps est court, le temps est pressé,  il est méchant, il est  sournois.
Il n'y a qu'elle qui attire,  soumet,  vainc, domine.  Et cela en toute ignorance, malheureusement..? heureusement ?
Pleurez-vous après elle? Essayez-vous de vous venger en bouffant la jeunesse d'autrui ? Un leurre comme tant d'autres. ...On est, quoi qu'on fasse toujours perdant.  A part elle. Au suivant....

Chaque fois que je rentre au bercail,  je vis le même parcours poignant.  Sacré Proust et sa madeleine. ..
Panorama sur ma petite enfance,  le retour de l'école,  j'achetais dès la fonte des neiges venue mon petit bouquet de violettes pour fièrement en faire cadeau à ma mère. 
Je ne sais pourquoi juste ici sur la Côte d'Azur où il fait presque toujours beau,  je pense à cela et mon coeur chavire, se gonfle de chagrin, je sens qu'il est en train de me prévenir que sa besace est pleine et qu'il ne pourra pas en prendre d'avantage. 
Mes nuits blanches sont devenues grises,  ces sacrées madeleines de plus en plus dures à avaler.

Chacun aurait droit au moins une fois dans sa vie d'après Andy Warhol...
A regarder les news ces jours ci c'est plus que vérifié... Laissons de côté les mérites ou les crimes des uns et des autres... Surtout maintenant cela devient hasardeux de se prononcer en faveur ou défaveur des protagonistes du sensationnel...
Non, je parle attention des médias, temps d'antenne, commentaires abondants, vous êtes au courant je n'insiste pas.
Mais en se débouchant les oreilles de tout cet amas d'infos contradictoires, on ne peut que rester baba : bourreaux, victimes, citoyens lambda, même combat ? Plus d'hiérarchie, plus de priorité sauf celle du l'immédiat.
Moi j'ai trouvé comment m'en sortir. Je mets en "pause" tout signal extérieur. Cure de détox et promenade au grand air. Cela nettoye les méninges en attente de la mise à l'heure des pendules. Faut pas trop tarder, je risque de déguster des pissenlits par la racine dans pas longtemps....