Avoir en partant fermé ton parapluie protecteur ? Depuis que tu es - seul Dieu sait où - sur moi tombent toutes les malédictions : le feu et la glace,  les sauterelles et les serpents,  les murs perdent solidité et sens, les mots sonnent creux. 
Pas de répit salvateur,  la tête n'est jamais hors de l'eau... Il m'est donné de me noyer si vite ? C'est un peu tôt ou tard... mais pas le moment.  Le temps venu, je le saurai,  tu me feras signe, vrai ?

pour la séparation... pas prête pour admettre que je suis moi, entière, unique et solitaire...
Parfois un éclair m'illumine la réalité. Cela tient à un rien, un objet que je continue de croire sien tout en sachant que la loi napoléonienne me l'a attribuée ilico, un parfum, un flash des souvenirs lointains....
Mais non, cela je le rejette entièrement. Je la porte avec moi, elle est ici, son ADN est partout, non ? Vivante, à côté,
Cela sera ainsi jusqu'à ma fin. Il n'y a pas de place libre.
Autrement c'est invivable.

Quand l'absence s 'insinue pour toujours c'est le moment tant redouté de ne plus savoir qui tu deviens.  Depuis ma naissance ma mère fut mon miroir, le premier, le redouté,  le nécessaire.... Je me rends compte maintenant que tout ce que je faisais,  non ce n'était pas pour elle mais à travers elle. Évidemment,  je n'en étais pas consciente. Je le suis maintenant et c'est trop tard pour changer quoi que se soit.
Ce que je vois dans toutes les glaces d'ici ou d'ailleurs me renvoient l'image d'une inconnue,  plutôt moche, vieillie d'un coup de sorcier, aucune idée quand et comment je vais l'apprivoiser. 
Le temps, devenu mon ennemi juré se chargera de cette basse besogne. 

pour cette douleur là... manque, amputation,se trouver face à un autre chemin...Y faire face...on verra.

Un après midi de fin d'été... Un vent chaud et sec balaye les cimes des arbres déjà  résignés à la venue de l'automne.
Je regarde une mouche se promenant tranquille    sur le plafond du salon.  Soudain je réalise que j'ai sur elle pouvoir de vie et de mort.  Il suffit que je prenne la tapette à portée de main.... Ou le spray adéquat.
Pour cette mouche et pour ce seul instant je suis Dieu.
C'est valable dans des tas de situations,  lieux, je n'ose dire personnes. C'est pousser jusqu'à l'absurde ou la démence ce raisonnement.
Mais il me semble que nous tous nous hasardons à l'occasion et piétinons des plate-bandes normalement interdites.
. Quand est-ce que l'homme a perdu les pédales ? La sortie du Paradis fut fatale.  Rompre avec Mère Nature belle bêtise chèrement payée !
On se croit tous le Dieu de quelqu'un. ... Des fois,  des fois. ...